Construction de maison : quelles sont les normes énergétiques ?

Marché
BBC, RT 2012, HQE... Le marché de la construction de maison individuelle a vu fleurir en quelques années une quantité de labels et normes énergétiques qui perdent le consommateur au moment du choix de son constructeur, voire des principes de construction de son futur foyer. Décryptage pour une meilleure compréhension.

Le label BBC, pour Bâtiment Basse Consommation

Aussi dénommé BBC 2005, ce label a été attribué facultativement aux Bâtiments Basse Consommation énergétique pour un permis de construire déposé entre le 1er septembre 2007 et le 31 décembre 2012. Défini par le référentiel de l’association EFFINERGIE®, le label BBC fixe à 50 kWhep/m²/an la consommation énergétique d’une construction résidentielle. Une maison individuelle labellisée BBC présente donc une consommation énergétique inférieure à 80% de la consommation réglementaire. Depuis le 1er janvier 2013, ce label est devenu obligatoire pour toute construction résidentielle dans le cadre de la Réglementation Thermique 2012.

La certification NF HQE™, pour Haute Qualité Environnementale

La certification NF Habitat HQE™ complète la certification HF Habitat d’un volet environnemental et délivrée par l’organisme indépendant CEQUAMI (organisme indépendant contrôlé par l’AFNOR). Le volet HQE signifie l’engagement volontaire d’un constructeur de maison à proposer des logements de qualité supérieure à haute performance énergétique, limitant les charges énergétiques et respectant l’environnement. Une cinquantaine de professionnels de l’immobilier neuf ont obtenu cette certification depuis son lancement en septembre 2015 comme ce constructeur de maison, le premier à la recevoir et à la combiner avec PRO PERMEA (certification délivrée également par CEQUAMI). La seule certification NF concerne la qualité de vie de l’habitation (confort acoustique et thermique, sécurité, accessibilité…), la qualité des informations et services au client, ainsi que le professionnalisme du constructeur de maison (management, maîtrise des risques, démarche d’amélioration continue…).

La RT 2012

La Réglementation Thermique 2012 (RT 2012) est née des orientations définies lors du Grenelle de l’environnement en 2007, et rend les critères du label BBC obligatoires pour toute nouvelle construction résidentielle. Tout permis de construire déposé à partir du 1er janvier 2013 doit être conforme à trois exigences de la RT 2012 :
  • BBiomax : optimiser les calories produites et limiter les déperditions énergétiques du bâtiment en tenant compte de ses besoins bioclimatiques (orientation par rapport au soleil, isolation, usage des pièces).
  • Cepmax : limiter la consommation maximale d’énergies primaires (chauffage, climatisation, eau chaude sanitaire, éclairage…) à 50 kWhep/m²/an en moyenne (plus ou moins selon la région).
  • Ticmax : optimiser le confort en été en limitant le recours à une climatisation. A cette fin, le constructeur de maison doit produire une étude thermique associé au dépôt du permis de construire. Il doit par ailleurs avoir reçu un agrément du ministère de l’Environnement lui permettant de réaliser des tests de perméabilité à l’air à réception de la maison.
Dernier point, une maison conforme à la RT 2012 doit être équipée d’au moins une source d’énergie renouvelable pour le système de chauffage (pompe à chaleur, chaudière à micro-cogénération, ou à bois, panneaux photovoltaïques) ou la production d’eau chaude sanitaire (chauffe-eau solaire ou thermodynamique).

Maison passive ou à énergie positive ?

En amont de la future Réglementation Thermique 2020, les constructeurs de maison individuelle commencent à présenter des maisons dites « passives », voire à « énergie positive ». Une maison passive n’utilise un système de chauffage que comme appoint certains jours d’hiver, dans la mesure où sa conception bioclimatique et son isolation lui permettent de capter les apports solaires nécessaires au confort thermique de ses habitants. Pour être considérée « passive », une maison doit répondre à la norme allemande Passivhaus qui a pour critères une consommation d’énergie cumulée de 30 kWh/m²/an et de chauffage de moins de 15 kWh/m²/an. Cela implique d’importantes contraintes en matière d’étanchéité à l’air, d’où un surcoût de 10% par rapport à une maison RT 2012. Une maison à énergie positive, aussi appelée Bepos pour « Bâtiment à énergie positive », consomme moins d’énergie qu’elle n’en produit. Pour arriver à cette performance, le niveau d’étanchéité à l’air est encore relevé et la maison est conçue pour que toutes ses pièces et surfaces stockent et restituent les calories. Cela ne signifie pas que la maison ne consomme pas d’énergies non renouvelables, mais que les sources d’énergies renouvelables (éoliennes individuelles, panneaux photovoltaïques, puit canadien, géothermie, etc.) doivent compenser cette consommation. En l’état actuel des technologies employées, ces installations restent très onéreuses, même si cela peut être compensé par les économies sur la facture énergétique et la revente des excédents à EDF.

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