[Interview] Cédric Brochier, Appartager : "la colocation n’est plus réservée aux étudiants"

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Habiter en colocation est une solution de logement très demandée en France, avec une annonce pour 10 demandes en moyenne. Le profil des colocataires est différent du cliché de l'étudiant bruyant, comme nous l’explique Cédric Brochier, porte-parole d’Appartager, le plus ancien des sites dédiés à la colocation.

Photo Cédric BrochierDepuis quand le site existe-t-il ?

1998. Nous avons commencé aux USA et avons créé le site français en 2000. Et nous sommes actifs dans 24 pays, partout dans le monde.

Combien de membres inscrits aujourd’hui ?

75 000 en France, et 790 000 dans le monde.

Comment se passe la recherche d'une colocation sur le site ?

Si vous voulez proposer une colocation, ou si vous en cherchez une, il vous faut renseigner un formulaire assez fouillé : âge, périmètre géographique, situation, sexe, etc. Plus un descriptif libre dans lequel le candidat exprime tout ce qu’il souhaite de sa personnalité, de ses goûts, de ses habitudes, etc.

C’est tout de même beaucoup d’informations demandées ?

Oui, c’est sans doute ce qui nous distingue des offres qu’on peut trouver sur les sites non spécialisés. Tous ces détails sont nécessaires, car nous voulons donner les meilleures chances d’aboutir à chaque candidat. Or la vie en commun est très délicate, les accords entre personnes tiennent à peu de choses, et un petit détail non anticipé peut tout compromettre.

Et ensuite ?

Une recherche automatique permet de faire « matcher » l’offre et la demande. Chaque demandeur comme chaque offreur se voient proposer les propositions qui lui correspondent, selon son profil. Et il a accès aux coordonnées des personnes qui ont été sélectionnées pour lui, quand il a fait l’acquisition d’un Pass. Le dépôt de proposition, lui, est gratuit. Le candidat colocataire peut par ailleurs élargir ou modifier sa recherche s’il le souhaite, il lui suffit de modifier son profil.

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Combien coûte un loyer en colocation, en moyenne ?

La moyenne française est de 470 euros mensuels par personne.

Comment voyez-vous évoluer le marché de la colocation ?

Il est en plein bouleversement. L’image traditionnelle de la colocation, c’est une bande de jeunes garçons, des étudiants tapageurs, qui passent beaucoup de temps à faire la fête. Mais il faut savoir que ce n’est plus du tout ça. Même si la moyenne d’âge reste peu élevée (27,5 ans), aujourd’hui les colocataires sont à 52 % des femmes, et à 51 % des salariés. On voit aussi très naturellement les colocataires s’associer par affinités, ou par typologie : des seniors préfèrent cette solution à une vie isolée ou à une maison de retraite. Des mères célibataires peuvent partager des tâches similaires. Des végétariens s’entendent aisément sur les provisions et les repas… Des seniors proposent une chambre à un prix particulièrement intéressant en échange de menus services que peut rendre un(e) étudiant(e). Une catégorie prend aujourd’hui une place grandissante : les quadras. Les divorces, les problèmes de revenus, de perte d’emploi, toutes leurs préoccupations semblables les incitent à se regrouper pour faire face. Ils représentent 7 % des colocataires désormais.

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