[Interview] Olivier Ducelier, Diggloo : "80 % des copropriétés ont des problèmes énergétiques"
Au-delà de l’obligation d’effectuer les diagnostics techniques des bâtiments, le diagnostic énergétique prend aujourd’hui une importance considérable. Olivier Ducelier, créateur de Diggloo, nous présente sa solution dans ces domaines.
Qu’est-ce que Digloo ?
Une entreprise d’expertises techniques des bâtiments, spécialisée dans deux types d’analyses : le diagnostic technique global des immeubles destinés à devenir une copropriété, et le diagnostic énergétique des bâtiments publics.
Examinons d’abord le Diagnostic Technique Global ?
Ce diagnostic est obligatoire pour les immeubles de plus de 10 ans mis en copropriété, par exemple à l’issue d’une rénovation. Mais il peut être utile et doit être proposé aux copropriétaires de bâtiments existants, la loi ALUR l’exige. Nous avons développé notre propre logiciel pour le réaliser, utilisé par des équipes dédiées. Le DGT examine toutes les parties communes, intérieures et extérieures. Il comporte l’examen des améliorations possibles et celles à faire immédiatement, ainsi qu’une estimation de leur coût. Il comprend aussi un diagnostic d’efficacité énergétique.
On imagine mal le travail à réaliser dans ce domaine. En fait, 80 % des copropriétés ont des problèmes énergétiques. Dans les immeubles construits entre les années 50 et 80, le chauffage est à 70 % individuel, avec des recommandations d’efficacité plus difficiles à établir.
Votre activité permet donc de révéler ces problèmes ?
Oui, et la France est un pays moteur dans ce domaine. Du fait de ses réglementations exigeantes mais aussi des aides de l’Etat. Sans oublier qu’il s’agit d’un magnifique réservoir d’emplois.
Parlons de ce diagnostic énergétique, qui est justement l’objet unique de votre deuxième prestation ?
Oui, nous proposons le diagnostic énergétique des bâtiments publics. Ils sont 284 000. Ecoles, bâtiments techniques et administratifs, cités étudiantes… Ce diagnostic répond en particulier à cette question : faut-il rénover ou reconstruire ? Là encore, nous avons développé notre propre logiciel. Nos clients sont les bureaux d’études et architectes mandatés par les collectivités. La loi ELAN légitime notre intervention, car selon elle, les bâtiments qui ne feront pas les travaux nécessaires se verront supprimer les aides de l’Etat. Un lycée par exemple, quand les travaux y sont effectués, peut voir sa facture de fiel annuelle passer de 200 000 € à 50 000€. On voit l’enjeu à l’échelle du pays.
Vous utilisez pour ces diagnostics un matériel nouveau, un drone ?
Oui, il est clair que c’est le meilleur moyen de vérifier l’état d’une toiture dans ses moindres détails, avec le rendu vidéo en direct et les photos témoins. Il existe pour cet appareil une caméra thermique, qui met en évidence les ponts thermiques et pertes de chaleur par le toit. Le drone offre une image incontestable de la toiture, qui permet par exemple, ce qui nous est arrivé, d’arriver à la conclusion qu’un devis de réfection de 8000 € était en fait inutile. Mais son usage n’est pas spontané ! Un tel drone est un appareil important et lourd, Il faut une autorisation préfectorale et couper la circulation dans la rue.