Immobilier de luxe à Paris, les ventes décollent

Marché
Paris, ville prestigieuse, dispose de demeures exceptionnelles, mais ce marché très particulier n’était pas exempt de baisses des ventes et des prix ces dernières années. L’année 2016 a vu repartir le marché dans l’immobilier haut de gamme.
Luxe Grenelle
Duplex de 335 m² présenté à 9 500 000 €. Source : Daniel Féau

Le réveil du prestige

Depuis quelques années, l’immobilier de luxe à Paris, comme le marché dans son ensemble, était dans une phase de léthargie qui avait conduit à une baisse de prix sensible. Depuis 2015, et surtout en 2016, le marché s’est clairement tendu sur ce segment très spécifique.

L’immobilier de luxe et de grand luxe

Le marché du luxe (biens supérieurs à 2 millions d'euros) et de grand luxe (biens supérieurs à 4 millions d'euros) est clairement reparti. Le groupe d’agences Daniel Féau, spécialiste du résidentiel haut-de-gamme, a ainsi connu en 2016 une progression de 31 % de ses ventes d’appartements (au-delà de 15 000 €/m²) et d’hôtels particuliers. La vigueur de cette reprise a amené le prix de ce type de bien à augmenter sur l’année de 9 %. C’est deux fois plus que l’ensemble de l’immobilier parisien. C’est la première augmentation depuis 2012. Malgré son ampleur, elle ne permet pas de revenir au niveau de prix en vigueur cette année-là. Conséquence de ce succès, le stock de biens à vendre a baissé tout au long de l’année, provoquant aujourd’hui une tension du marché

Les acquéreurs étrangers

L’image de Paris attire toujours les acheteurs du monde entier. L’immobilier de très haut-de-gamme est ainsi tiré à près de 50 % par les acheteurs étrangers. Encore faut-il qu’ils soient en mesure d’investir. L’origine des acquéreurs à fortement évolué en 2016. La clientèle russe a ainsi déserté la capitale, vaincue par la crise en Russie et la faiblesse du rouble. Les Américains, moitié moins présents, ont été effrayés par les attentats de 2015. A l’inverse, les acquéreurs du Moyen-Orient sont toujours là, particulièrement attirés par les châteaux de plus de 25 M€. Les Français résidents à Londres représentent 17 % des ventes.

Les appartements de 1 à 2 M€

Ces biens sont essentiellement situés dans l’Ouest parisien. C’est un marché qui fonctionne désormais en flux tendu selon Daniel Féau, avec une durée de vente de moins de 3 mois, voire moins s’il s’agit de biens familiaux conformes aux demandes les plus courantes : des biens comportant trois chambres au moins avec une surface de 120 à 160 m². Les taux d’intérêt et leur baisse spectaculaire sont le facteur essentiel de cette dynamique du marché, qui est aiguillonnée aussi par la conscience qu’ont les acheteurs que les prix reprennent leur progression. Chez Daniel Féau, les prix sont passés en 2016 de 10 009 €/m² à 10 622 €/m², une hausse de 6,5 %, c’est-à-dire supérieure à la hausse moyenne de l’immobilier à Paris. 2017 devrait suivre la même tendance.

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