Le conseil de Paris a voté fin janvier un triplement de la surtaxe de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires.
Une décision du Conseil de Paris
Paris vit une crise du logement structurelle, l’offre de logement étant largement inférieure à la demande. La Ville alourdit donc la fiscalité sur les résidences secondaires dans l’espoir de faire revenir sur le marché des logements utilisés quelques semaines par an.
Selon le Conseil de Paris, le nombre de résidences secondaires dans la capitale est passé en 15 ans de 75 074 à 107 063, une augmentation de 43 % qui va à rebours des efforts consentis pour le logement en particulier, le logement social. C’est surtout dans les quartiers les plus séduisants du centre de la capitale que cette inflation se constate. On pense ainsi que 50 % des logements achetés dans l’Île Saint-Louis deviendraient des résidences secondaires.
Or la loi de finances pour 2017 autorise les maires à augmenter la taxe dont doivent s’acquitter les résidents intermittents. En 2014, une même possibilité d’augmentation de 20 % avait été suivie par 140 municipalités de tous bords.
Cette nouvelle décision pourra toucher 28 agglomérations et 1100 communes situées en zone tendue, celle ou les logements disponibles sont insuffisants. L’augmentation autorisée va de 5 à 60 %. C’est ce dernier chiffre qui a été choisi par le conseil de Paris.
Paris en pointe
La Maire Anne Hidalgo relativise l’impact de cette mesure : selon elle, la taxe d’habitation augmentée de la surtaxe aboutirait à un taux de 21 %, qui demeure inférieur à la moyenne nationale. Son souhait : que l’ensemble des taxes et autres coûts décourage les propriétaires et amène des reventes ou des mises en location, jusqu’à plusieurs milliers.
A quelques exceptions près comme Montreuil, les autres villes ne suivent pas pour l’instant l’exemple de Paris, mais ne l’excluent pas pour les années à venir.
L’opposition municipale et les associations de propriétaires dénoncent la mesure comme marginale (sauf au plan de l’image de la ville, dégradée auprès de l’étranger), et de peu d’efficacité.