Michaël Benchabat, MeilleursBiens.com : « Le secteur de l’immobilier a fait preuve d’une résilience quasi insolente ».
Pourriez-vous nous présenter MeilleursBiens.com ?
MeilleursBiens.com est un réseau immobilier national. Nous existons depuis 2010. À l’époque, nous étions une agence immobilière en ligne. En septembre 2018, nous avons commencé le développement national de notre réseau avec une offre adressée aux professionnels de l'immobilier expérimentés.
Nous avons voulu créer le réseau que nous aurions rêvé d’avoir à nos débuts : une offre qui centralise les produits et les services dont les professionnels ont besoin à un tarif préférentiel. Nous fonctionnons avec un abonnement mensuel. Nous ne prélevons pas de pourcentage sur les commissions perçues lors des ventes.
95 % de nos agents ont plus d’un an d’expérience. Cette ancienneté est un filtre qui se fait naturellement quand on commence dans le métier d’agent immobilier. La première année enregistre 80 % d’échecs. Sur 100 personnes qui démarrent au 1er janvier, le 31 décembre, il n’en reste que 20.
Sur quels secteurs intervenez-vous ?
Nous sommes présents sur 60 départements en France et dans les DOM-TOM (Martinique, Guadeloupe, Guyane et La Réunion). Cela représente 235 agents abonnés à MeilleursBiens.
Nous proposons de la transaction, de la location et aussi de la gestion locative grâce à un de nos partenaires. Nos clients sont principalement des particuliers mais nous touchons aussi des professionnels pour de l’investissement locatif, des acquisitions de murs commerciaux, de locaux professionnels ou de fonds de commerce.
Comment se porte le marché national ces derniers mois ?
Quand le premier confinement est arrivé, certains ont annoncé une catastrophe pour l’immobilier avec des transactions qui allaient dégringoler et des fermetures d’agences. Mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé. Le secteur a fait preuve d’une résilience quasi insolente.
L’immobilier reste une valeur sûre, une valeur refuge. Certaines études parlent de 130 à 140 milliards d'euros épargnés depuis le début de la crise sanitaire. Je pense qu'une grande partie va revenir dans le secteur de l'immobilier, que ce soit pour investir dans sa résidence principale ou pour faire des investissements locatifs.
Depuis que le couvre-feu a été levé, j’ai l'impression qu'il y a une vraie envie de vivre, de sortir, de profiter, de la vie de ses amis, de la famille, des restaurants, des bars. Les projets immobiliers sont un peu laissés de côté pour l’instant, le temps de rattraper le temps perdu.
Est-ce qu’il y a des régions particulièrement demandées ?
Au niveau national, nous observons une pénurie de biens en vente. Certaines régions ont aussi eu la chance, ou la malchance, de voir arriver beaucoup de Parisiens. Pour le prix d’un trois pièces ; ils peuvent avoir une maison sublime, doubler, voire tripler leur surface habitable, disposer d'un jardin, d'une terrasse et d'un vrai espace vert…
C’est le cas à Tours, Rennes, Bordeaux, Nantes et dans toutes les régions bien desservies par le ferroviaire et qui restent dans un périmètre d'une heure trente autour de Paris et des grandes villes. Ces secteurs permettent à des familles de vivre dans de meilleures conditions d'habitat et de télétravail. Auparavant, la demande d’avoir un bureau était assez rare, aujourd’hui, c’est devenu une demande naturelle et très fréquente.
Quel conseil pourriez-vous donner aux futurs acquéreurs ?
J’invite les acheteurs à devenir propriétaire de leur résidence principale le plus tôt possible. Même si pour cela il faut faire un pas en arrière, sur la superficie ou la localisation du bien. On a l’habitude de dire que, dans l’immobilier, il ne faut pas attendre pour acheter, mais il faut acheter et attendre. C’est ainsi que les Français peuvent se constituer un patrimoine notamment grâce à l’exonération sur les plus-values de la résidence principale. Si on reste locataire trop longtemps, les besoins en superficie et le pouvoir d'achat de la famille ne sont plus du tout en phase.
Quand on observe les prix des biens immobiliers et l'évolution du marché immobilier sur 15, 20 ou 25 ans, on voit que l’immobilier reste le meilleur des placements. Plutôt que de miser sur des crypto-monnaies qui sont totalement volatiles et avec lesquelles les acheteurs risquent de tout perdre, mieux vaut investir sur des valeurs tangibles comme l’immobilier.
Et que conseilleriez-vous aux vendeurs ?
Il ne faut pas attendre les bonnes périodes pour vendre. Il y a toujours des acquéreurs, quelle que soit la période de l’année.
Mais il faut être raisonnable. Certes, le marché s'est encore enflammé dans certaines régions mais les arbres n'atteignent pas le ciel. Les propriétaires doivent être raisonnables et surtout être raisonnés par des professionnels qui ne leur font pas miroiter des prix totalement déconnectés du marché. Si vous partez d'un prix trop haut et que vous commencez à baisser le prix, vous rentrez dans une spirale négative. Je leur conseillerais de partir sur le prix du marché et de valoriser leur bien.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Les métiers de conseiller, de mandataire ou de négociateur immobilier sont accessibles sans la moindre heure de formation obligatoire et c’est un véritable problème. La loi ALUR n'est pas allée suffisamment loin. Si l’on veut tirer notre métier vers le haut, il faut exiger une formation initiale pour l'exercice de ces métiers.
Beaucoup de particuliers se plaignent du manque de professionnalisme de nombreux conseillers ou mandataires immobiliers. Et cela peut avoir des conséquences dramatiques. Quand j'entends la déception de certaines familles qui ont eu affaire à des personnes totalement incompétentes, je suis écœuré.
C’est aussi pourquoi nous avons choisi de ne pas pratiquer dans notre réseau le modèle MLM (Multi-Level Marketing ou vente multiniveau) qui consiste à recruter des filleuls qui recrutent à leur tour des filleuls. Pour nous, c’est une approche totalement fausse et erronée. Elle génère beaucoup de rêves, de désenchantements et surtout, elle dessert totalement le métier et les particuliers.